Alain, la Bretagne comme terrain de jeu

Découvrez Alain et "Papouille" et partez à la découverte de la Bretagne et de ses joyaux...

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Plaisancier Alain retraité voile

 

Peux-tu nous en dire plus sur toi ?


Alain Auguste, 64 ans. Je suis Bigouden d’origine et retraité de l’Education Nationale depuis un peu plus d’un an. Mon initiation à la voile a commencé à 9-10 ans dans une des premières écoles de voile crées en Bretagne, dans les années 60 à Penmarc’h (Finistère), à une époque où la voile commençait tout juste à se démocratiser, dans un environnement encore largement dominé par la pêche, les bateaux de travail...
Mon parcours à partir de ce moment a été celui de beaucoup de plaisanciers de ma génération : des stages de voile pendant les vacances scolaires, un peu de voile scolaire aussi, et en parallèle quelques saisons d’aide-moniteur, puis de moniteur de voile durant lesquelles j’ai fait du dériveur, de la planche à voile et aussi mes débuts en habitable.
J’ai pour ce faire passé mon diplôme de moniteur fédéral, le permis moteur et suivi une formation de chef de bord.
Par la suite j’ai navigué, essentiellement en habitable sur « les bateaux des autres » : des croisières côtières et semi-hauturières, des entraînements et régates durant une vingtaine d’années.
Je me suis acheté un premier voilier habitable après m’être installé à Brest, avant d’acquérir « Papouille » il y a 8 ans. « Mes terrains de jeu » se sont alors élargis : le long du littoral atlantique et de la Manche, en direction des îles anglo-normandes, des Scilly, de l’Espagne et jusqu’aux Açores.
Pendant tout ce temps...je n’ai pas fait que du bateau ! J’ai aussi été bénévole dans des associations nautiques et, prof d’histoire-Géographie en lycée, je me suis pas mal intéressé aux questions environnementales liées à la mer et au littoral. Je me suis investi avec quelques collègues dans un parcours spécifique proposé aux lycéens : « sciences-passion-mer » qui justement les conduisaient à s’intéresser à des problématiques sur cette thématique, tout en s’initiant à la plongée et à la navigation.
J’ai aussi transmis le virus de la voile à mes enfants qui ont pratiqué ou pratiquent encore la voile en compétition. Ainsi, mon fils Timothée suit actuellement un double parcours « sport-études ». Il est rentré en septembre au pôle France-espoirs de Brest où il navigue en 420.
Pour le reste, je suis curieux de nature et mes centres d’intérêt sont très éclectiques : voyages, musique, sport (je pratique l’escalade et joue au badminton régulièrement), lecture, cuisine, bricolage...(liste non exhaustive!).
 

Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton bassin de navigation ? Quel est ton endroit préféré ?
 

Questions difficiles pour moi tant ce bassin – ou ces bassins- est/sont riches et variés. Probablement cette grande variété de paysages justement!
Mon bateau ayant Brest pour port d’attache, la rade est un plan d’eau presque fermé et donc sécurisé qui permet de naviguer tous les jours de l’année. Elle est injustement mal connue des plaisanciers et des randonneurs, peut être du fait de son lien étroit avec Brest, une ville à 80 % détruite pendant la guerre, elle-même longtemps injustement méconnue voire raillée pour son climat pluvieux et son urbanisme de la reconstruction. 

Or « il fait beau plusieurs fois par jour à Brest » et c’est aussi "une ville d’art et d’histoire " qui mérite des détours pour qui sait regarder : elle a « de la gueule ». La rade est en fait magnifique. Elle se partage en 2 plans d’eau très différents : la rade nord, urbaine avec ses ports (militaire, de commerce, de pêche et de plaisance) et la rade sud, où la mer pénètre dans les terres par des estuaires, des petits fleuves, des anses et des pointes qui la compartimentent en autant d’endroits charmants et riches en patrimoine. Les mouillages forains y sont nombreux et permettent un dépaysement en peu de temps.
La presqu’île de Crozon est bien plus connue des touristes et des randonneurs. Elle est tellement photogénique ! Il faut dire qu’on est là dans le grandiose : pointe du Toulinguet, pointe de Penhir et ses tas de pois (ha! les couchers de soleil depuis le mouillage), cap de la Chêvre, Morgat, Camaret sur Mer, la plage de l’île vierge... On ne s’en lasse jamais. 

Mais la mer d’Iroise se mérite : il faut tenir compte des marées, des courants et de la météo pour y naviguer. Ce sont donc toujours des navigations intéressantes qui s’ajoutent à la beauté des paysages et aux escales sympas. On peut en dire autant des navigations vers les abers et donc la Manche. Une fois passés le goulet de Brest puis la pointe st Mathieu, on remonte le chenal du Four en laissant sur bâbord l’archipel de Molène et Ouessant ! Là les courants peuvent être violents, la mer « mal rangée » et les cailloux le long de la côte menaçants. Quel contraste avec la douceur des abers lorsqu’on y pénètre ! l’aber Ildut, l’aber Benoît, l’aber Wrac’h sont autant de havres de paix pittoresques où j’aime revenir.

 


Pourquoi avoir rejoint la flotte des Sentiers de la Mer ?
 

Tout d’abord parce qu’un copain voileux m’en a parlé et m’a convaincu ! L’idée m’a séduit d’emblée. 

Une plate-forme collaborative mettant en relation randonneurs et plaisanciers : l’idée est simple et géniale! Pour moi qui fait naviguer des « non-voileux » très souvent sur mon bateau, l’intérêt réciproque est évident : je vais avoir des occasions supplémentaires de naviguer sur ces plans d’eau que j’affectionne ; des randonneurs attirés par ce même littoral me rendront visite aux escales et nous partagerons un moment de rencontre et de convivialité ; je pourrai leur communiquer des informations qui prolongeront leur découverte ; je renflouerai ma caisse de bord pour d’autres aventures maritimes... C’est du gagnant-gagnant!

Voilier Jeannot plaisance port